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26 12 22 (matin)

09h40, lundi 26 décembre 2022

1 mois, 12 jours sans Carla (sirène de tabac)
0 mois, 0 jours sans Valentina (sirène du célibat)
0 mois, 0 jours sans Anna (sirène de la gourmandise)
0 mois, 0 jours sans Virginie (sirène hyperconnectivité)

Salut Saul , comment ça va ?

Je n’ai pas trop d’explication à apporter .
C’est dernier temps je me dérobe à toi , à moi .

Progressivement ces derniers jours je me suis laissé sombrer .
Est ce que la pression était trop forte ?
Est ce que la frustration était trop forte ?
Est ce que la tristesse était trop forte ?

Je ne sais pas .
Pendant quelque jour j ai choisi de me laisser aller et explorer cet appel à la passivité et à la non joie .

Ce que j’en tire . C est qu’il n’y a rien eu de positif. Même après m’être adonné aux plaisirs coupables, je n ai pas été envahi de bonheur ou autre .
C’est peut être aussi là, un biais cognitif, une croyance inconsciente, à force de lutter contre les envies, je m’étais consciemment persuadé que je m interdisais des plaisirs trop bon et que si par accident je venais à craquer complètement, j allais me retrouver sur un petit nuage.
Résultat j ai craqué complètement, sans remord ni mauvaise conscience , presque dans l’innocence de la première fois ,
résultat : rien d’extraordinaire.
J’aurais aussi bien fait de ne pas craquer .

Les addictions sont surfaites,
dans les faits le plaisir n est pas si grand, par contre le souvenir lui étrangement est amplifié , et il est vrai que bien l’expérience soit plus ou moins longue ou courte, elle reste une expérience, pendant quelques instants furtifs notre cerveau est accaparrer de quelque chose de bon, et pendant ce laps de temps il n’y a plus assez de place disponible pour les tracas et autre encombrement du quotidien.
C’est sûrement ce léger envoûtement que l’on vient chercher dans nos comportements compulsifs .

Bon je te parle de tout ça, mais aujourd’hui ce n’est même pas le sujet .
Ce que j’essaye d’exprimer un peu maladroitement ,
C’est que j ai cédé aux voix des sirènes de mon plein gré mais que je suis un peu déçu que ça n’est pas été meilleur .
Et en toute transparence je ne m’en veux même pas vraiment.

Le vrai sujet c’est pourquoi j ai eu envie de me planquer ?

Je n’ai pas encore les raisons .

Dans ma vie, beaucoup plus de fois que je le voudrais, j’expérimente sans arrêt ce comportement : je m’auto-sabotte .
Et m’interdis un potentiel épanouissement

Combien de fois ai-je fuis des rdv, des cours, des exams, des sessions, des choses des fois insignifiantes mais qui auraient pu changer le court de mon existence.

Je pense que quelque part dans l’ombre .
Il y a cette peur de perdre le cap .
Je sais que les échecs et les frustrations sont un puissant moteur pour moi, il y a cette citation qui fait partie de mon ADN qui dit, qu’une fois après avoir touché le fond on ne peut que remonter .
Ce côté quelques parts je le connais je sais le gérer.

Ce que je ne sais pas gérer, c’est la joie .
Lorsque les choses se passent un peu trop bien, un peu trop facilement, que je perçoit le petit chemin pavé de joie et de moments merveilleux.
Ça d’une part je ne sais pas le gérer et instinctivement mon esprit le rejette .

Je suis une machine forgé dans la peine et la douleur et le dur labeur .

Je rêve de bonheur mais lorsqu’il se présente à moi je lui claque la porte au nez.

C’est inconscient .
C’est devenu une habitude .

Tout au fond en moi .
Il y a de la déception et de la peur .
Au-dessus il y a la colère et le rejet .
Et encore devant il y a l’autosabotage et l’ignorance choisi.

Autant de mécanisme de défense pour ne pas être un être sociable , et rejetter ce que la vie à offrir.

Si je devais me justifier peut être avancerais-je la raison de trouver la vie injuste .
Peut être est ce par empathie aux malheurs des autres .
Est il possible de manger lorsqu’une personne meurt littéralement de faim devant soi ?
De même est il possible de s’autoriser à être heureux lorsque les proches sont malheureux ?

Je suis bloqué dans une boucle sans fin .

Ma vie est conditionné de choses qui me dépassent .
Comment je fais dans tout ça pour y voir clair et prendre les bonnes décisions ?

Saul,
La vie ne nous a pas gâté.

Des expériences encore très pénible sont à venir .
Mais il faut qu’on soit un peu plus égoïste.

A chaque fois que vois ces quelques poils blanc apparaître sur le bout de ma barbe, aussitot une angoisse saisissante me gagne .

Est ce qu’il n’est pas l’heure de changer ?
Est ce que je veux passer encore les 10 prochaines années à m’interdire tout ce qui pourrait me rendre heureux et finir par passer à côté de ma vie .
Est ce qu’il ne serait pas venu le temps d’accepter qu’il y a des choses dont je ne peux pas changer l’avancement .

Ça me fait mal .
Accepter c’est renoncer .

Je m’étais fais des rêves un peu fou, des promesses un peu folles .
Je m’étais juré de m’autoriser à rire une fois que j’aurais guéris mes proches de leurs désespoir. Je m etais juré que je prendrais le temps de construire une belle personne une fois que j’aurais atteint des objectifs de carrière .etc.

Tant de rêves à avorter .
Tant de choses à regretter .

Ce n’est pas évident, ce n’est pas facile mais il y a urgence .
La vie est cruellement courte .
A force de vouloir le bonheur des autres je suis sans le vouloir entrain de devenir une des sources du contraire de ce que je veux.

S’autoriser à vouloir être heureux et reconnaitre qu’il y a des choses qui ne sont pas de notre ressort .

Vouloir son épanouissement au détriment du présent.

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12h41

Je crois que je me suis perdu .

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12h48

J ai cette impression d’être dans ce navire entrain de sombrer .
Et je ne sais pas ce que je veux faire de ces derniers instants .

Est ce que je veux me poser et observer les choses ?
Est ce que je veux profiter jusqu’à la dernière seconde pour faire des folies amusantes et périr dans l’ivresse et un semblant de bonheur ?
Est ce que je veux trouver une solution et éviter le naufrage ?

Je ne sais pas comment je veux prendre les choses .

Ce n’est pas tant angoissant .
Ce qui l’est c’est les regrets que je porte par rapport à moi .

Ce n’est pas dans un semblant de bonheur que je veux partir mais dans le bonheur le plus total .

Je veux me donner la vie qui quand le jour de partir sera venu je n’ai pas ces regrets, ce regard perdu sur la vie, sur les choses .

2023
L’année où je vais cultiver mon bonheur .
Essayer de retrouver de l envie, de la joie .
Faire des choses qui me rendent joyeux et fière. Accepter les mains tendu vers moi
même dans mes mauvais jours .
Ne pas envoyer tout balader , trouver les bons compagnons de routes .

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13h13

Et c’est reparti,
Je suis soudain gagné par cette nouvelle envie d’aller de l’avant .

Je ne sourit pas encore mais il est pas loin .
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